Protéger vos ouvrages de la pression de l’eau

Les ouvrages enterrés sont soumis à une forte pression de l’eau. Un bon drainage est essentiel pour les protéger des infiltrations et des conséquences de cette pression constante. Ici, nous vous aidons à faire le point sur cette problématique sensible.
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Drainer l’eau autour de vos parois enterrées pour mieux les protéger

Les dégâts causés par l’infiltration d’eau de surface dans les structures des ouvrages enterrés posent très fréquemment des problèmes. Une fois les dommages causés, les réparations s’avèrent souvent très coûteuses, compliquées et rarement satisfaisantes.

Drainage : le lexique complet

Nous avons réuni ici quelques termes clefs pour vous permettre de naviguer efficacement dans l’information synthétisée sur cette page :

  • Drainage : un captage ponctuel ou de surface des arrivées d’eau dans un ouvrage souterrain

  • Géoespaceurs : structure polymère constituée de feuilles thermo-formées ou de monofilament ou de toute autre structure ayant pour fonction de créer un fort indice de vide facilitant l’écoulement de l’eau

  • Géocomposite de drainage : association d’un géoespaceur avec un ou plusieurs géotextiles ayant une fonction de filtration

  • Cerce de drainage : bande de drainage constituée d’un géoespaceur ou d’un géocomposite de drainage de largeur variable, placée transversalement à l’axe de l’ouvrage. Favorise l’écoulement des eaux venant du support vers le dispositif de drainage placé en pied de piédroit ou de voûte

  • Lisse de drainage : bande de drainage constituée d’un géoespaceur ou d’un géocomposite de drainage de hauteur variable (1,5 à 2 m) placée longitudinalement à l’axe de l’ouvrage. Favorise l’écoulement des eaux venant du support vers le dispositif de drainage placé en pied de piédroit ou de voûte

  • Dispositif de drainage en pied de piédroit ou de voûte : dispositif constitué soit de drains circulaires en matière synthétique, soit d’une réservation réalisée dans la banquette d’un tunnel permettant de collecter les eaux d’infiltration drainées par le DEG jusqu’au réseau séparatif d’assainissement de l’ouvrage

L’étanchéité contre l’infiltration d’eau

L’infiltration de l’eau dans vos ouvrages peut avoir des conséquences délétères sur ceux-ci. Elle peut notamment provoquer :

  • La fissuration des parties bétonnées

  • La corrosion des éléments métalliques

  • La déstabilisation des couches de remblais soutenant une route au-dessus d’un ouvrage enterré


La solution la plus efficace pour éviter la pénétration d’eau ou d’humidité dans votre ouvrage est la mise en œuvre d’une étanchéité efficace. Elle protège votre construction, mais a pour conséquence de faire monter la pression sur ses parois extérieures (qui sont soumises à la pression de l’eau qui ne peut plus y pénétrer). Pour éviter de nouveaux problèmes liés à cette situation, vous devez mettre en place une solution de drainage.

Le drainage pour minimiser la pression sur vos ouvrages

Votre système de drainage va avoir plusieurs conséquences positives pour votre ouvrage. Il va :

  • Limiter, voire supprimer, la pression de l’eau

  • Éviter les problèmes au niveau de la continuité de votre écran d’étanchéité (joints, détériorations)

Pour que votre drainage soit efficace dans le temps vous devez prendre en compte plusieurs aspects :

  • La nature et le volume des débits d’eau à évacuer

  • Le colmatage de la nappe drainante ou du tuyau collecteur

La plupart des dispositifs de drainage sont basés sur des géocomposites drainants constitués d’une âme drainante et d’un géotextile filtrant. On mesure les performances de ces systèmes par différents aspects :

  • Leur transmissivité, c’est-à-dire leur capacité de débit dans le plan (paramètre le plus important concernant la couche drainante)

  • Leur permittivité ou capacité de débit normale au plan (paramètre le plus important concernant la couche filtrante)

  • L’ouverture de filtration du géotextile

Drainage ponctuel ou surfacique ?

Il existe deux types de drainage pour vos ouvrages enterrés :

  • Le drainage ponctuel, qui pallie localement (de façon définitive ou provisoire) des arrivées d’eau présentant des débits supérieurs à 0,5 l/mn

  • Le drainage surfacique, qui sert à drainer des zones de voûtes présentant des surfaces d’arrivées d’eau diffuses très importantes ou des arrivées d’eau en radier

En fonction des sources d’arrivée de l’eau autour de votre ouvrage, vous devez choisir l’une ou l’autre de ces options.

Le drainage ponctuel provisoire 

Le drainage ponctuel provisoire est généralement mis en place sous forme de lisses ou de cerces de 8 à 20 mm d’épaisseur (en fonction des débits à évacuer sous pression de béton frais de 100 à 150 Kpa). Ces dispositifs sont simplement fixés par spittage au support et raccordés au système de drainage du DEG.

Le drainage ponctuel définitif

Le drainage ponctuel définitif consiste en des bandes de géocomposites équipées d’une couche de filtration. Ces bandes sont généralement fixées par spittage au support (tunnels ou tranchées couvertes avec emprises). Ces géocomposites de drainages sont (la plupart du temps) mis en œuvre verticalement au droit des joints de plots en tunnel ou de parois moulées en tranchées couvertes et horizontalement en tunnel à la reprise de béton banquette.

Bon à savoir : les nappes drainantes du drainage ponctuel définitif doivent obligatoirement être raccordées à un drain longitudinal généralement placé en pied de voûte ou de piédroit.

Le drainage surfacique


Le drainage surfacique est principalement utilisé pour des ouvrages réalisés en tranchée couverte avec ou sans emprises, mais toujours hors pression hydrostatique. Ce sont en général les piédroits qui sont équipés de ce type de drainage et parfois les radiers.

Il est caractérisé par plusieurs particularités techniques :

  • Il consiste en des plaques alvéolées préformées fixées mécaniquement au support par spittage

  • Le recouvrement des plaques dépend du système et est compris entre 0,10 et 0,20 m par nappe

  • Les plaques sont raccordées à des dispositifs de drainage ou de pompage provisoire

Il doit être raccordé à un dispositif en polyéthylène, équipé tous les 50 m d’une trappe de visite